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Pour une véritable interdiction du
smartphone à l'école

Affichage de magasin de téléphone portable

Notre tribune dans le journal Le Monde

« Interdisons véritablement la présence physique des portables dans les établissements scolaires »

Inauguré à la rentrée scolaire, le dispositif "Portable en pause" a déçu beaucoup de familles. Pourtant ce dispositif, en prévoyant une année scolaire sans la présence physique des téléphones dans les collèges, portait l’espoir de protéger enfin les enfants des effets délétères des écrans. Le fait est qu'une grande majorité des établissements n'a rien fait de tangible pour appliquer ces mesures.

La question de l’absence d’outils connectés au sein du collège est majeure pour la qualité de l’apprentissage, mais aussi pour la protection des mineurs. Ces outils en effet, donnent accès à des contenus qui se révèlent souvent éloignés des sujets scolaires, voire complètement inappropriés pour un trop jeune public et sont devenus, hélas, vecteurs de harcèlement.

Tous les enfants ne sont pas surexposés aux écrans, mais les téléphones des uns exposent les enfants des autres. Nous avons une responsabilité collective, et celle des chefs d'établissements n'est pas à négliger. Pourtant, dans les départements, seul un petit nombre de collèges se sont rapprochés des entités chargées de les accompagner dans le déploiement du dispositif.

Malgré le souhait de parents de plus en plus nombreux, l’annonce de la ministre est restée lettre morte. Des établissements se défendent d’avoir le moindre problème avec les portables dans leur enceinte, alors même que des élèves filment leurs professeurs, leurs camarades dans les vestiaires, diffusent les images sans consentement, consultent en cachette leurs téléphones et exposent les autres à des contenus inadaptés.


 

Il n'y a pas d’établissements protégés : l'adolescence est l'âge de la transgression. Notre rôle d'adultes est en revanche de protéger nos enfants et de leur offrir un cadre véritablement serein, propice aux apprentissages et à des relations apaisées. Interdisons véritablement la présence physique des objets connectés, se contenter de recommandations pour les cantonner aux cartables ne suffit pas.

Certains établissements indiquent ne pas avoir de financements suffisants de la part des départements pour déployer les casiers ou pochettes scellées nécessaires à l’éviction des téléphones. Ces mêmes départements, qui, pour certains, distribuent des tablettes individuelles aux élèves, n'auraient-ils pas les moyens de financer la mise en place de dispositifs pour empêcher l’introduction des téléphones?


 

Les finances desdits départements sont certes dégradées, mais il y a urgence à faire de ce sujet une priorité. Stopper la distribution de tablettes très coûteuses permettrait de débloquer des fonds pour le dispositif « Portable en pause » et de préserver la santé mentale des jeunes, déclarée Grande Cause nationale en 2025. Par ailleurs, qu’en est-il du financement par les départements des Environnements Numériques de Travail (ENT - Pronote, etc.) qui imposent aux élèves de se connecter quotidiennement à la maison pour faire leurs devoirs, glissant souvent vers des sites qui détournent leur attention, nuisent à leur concentration et génèrent nombre de conflits intrafamiliaux ?

Nous, familles et enseignants impliqués sur ces sujets, sommes démunis face à des politiques publiques qui ne prennent pas en considération l'équilibre des élèves et des familles. Nous souffrons des usages imposés par l’éducation nationale, de la pression sociale scolaire et institutionnelle. L’école doit être un lieu privilégié qui protège nos enfants et favorise la réflexion sur le temps long en offrant le droit à la non-connexion.

Enfin, il existe une autre solution, à coût zéro : en l'absence de financements, refuser que les élèves apportent des objets connectés dans l’enceinte du collège en interdisant par exemple dans les règlements intérieurs, la détention d’objets de valeur. Une solution qui a l'avantage de ne pas nécessiter de coûteux moyens matériels et humains.


 

Un établissement qui refuse les portables fera, de plus, passer un message fort : un objet connecté dans les mains d'un enfant ne pourra plus être un impensé. Il sera toujours possible pour les élèves de passer des appels urgents via le téléphone du collège, comme cela s’est fait pendant des décennies. Reste à résoudre, bien sûr, la question du non-respect de ces mesures. En attendant, nos enfants ne doivent pas être une génération sacrifiée.

Les parents inquiets sont de plus en plus nombreux au sein des associations mobilisées sur ces sujets. Ils attendent des prises de position fortes et des actions concrètes sur le terrain. C’est avec eux que les solutions doivent être recherchées pourtant, nombre d'établissements n’ouvrent pas la porte au dialogue. La « co-éducation » voulue par la République est mise à mal. La circulaire du ministère de l'Éducation nationale du 10 juillet 2025 indique pourtant qu'il est essentiel que les familles soient associées en amont de la mise en œuvre de ces mesures.

Nous demandons ardemment aux établissements de mettre en place cette interdiction physique des téléphones et objets connectés et demandons la mise en place de groupes de travail incluant les parents pour réfléchir à des solutions. Un accompagnement par les associations du collectif national Attention, indépendantes des GAFAM, est également une option à considérer.

La loi de 2018 (2018-698)
relative à l'encadrement de l'utilisation du téléphone portable dans les établissements d'enseignement scolaire

... et ses limites

« Art. L. 511-5.-L'utilisation d'un téléphone mobile ou de tout autre équipement terminal de communications électroniques par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges et pendant toute activité liée à l'enseignement qui se déroule à l'extérieur de leur enceinte, à l'exception des circonstances, notamment les usages pédagogiques, et des lieux dans lesquels le règlement intérieur l'autorise expressément.
« Dans les lycées, le règlement intérieur peut interdire l'utilisation par un élève des appareils mentionnés au premier alinéa dans tout ou partie de l'enceinte de l'établissement ainsi que pendant les activités se déroulant à l'extérieur de celle-ci.
« Le présent article n'est pas applicable aux équipements que les élèves présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant sont autorisés à utiliser dans les conditions prévues au chapitre Ier du titre V du livre III de la présente partie.
« La méconnaissance des règles fixées en application du présent article peut entraîner la confiscation de l'appareil par un personnel de direction, d'enseignement, d'éducation ou de surveillance. Le règlement intérieur fixe les modalités de sa confiscation et de sa restitution. »

Quid des lycées? Pourquoi ne pas appliquer les mêmes règles au lycée? Au-delà de 15 ans, les jeunes restent des mineurs à protéger.

Tel que formulé dans cette loi, la détention physique des téléphones portables et objets connectés est possible. Or comme nous le relatons dans l'article ci-dessus publié dans Le Monde, les usages transgressifs existent bel et bien et peuvent parfois être forts délétères.
Ainsi, Madame Élisabeth Borne, ministre de l'éducation nationale jusqu'en octobre 2025, souhaitait ne plus avoir de téléphones et outils connectés personnels dans les écoles et collèges, comme évoqué dans la section suivante.

Pause Numérique dans les collèges
une volonté de la ministre peu appliquée...

Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale jusqu'en octobre 2025, a confirmé le 27 août 2025 une mesure annoncée avant les vacances : « Garantir qu’aucun collégien n’utilise son téléphone portable au sein de l’établissement ». La circulaire du 10 juillet 2025 précise qu'il s'agit bien d'une  «mise à l’écart du téléphone portable et objets connectés des élèves». Élisabeth Borne indiquait le 27 août que « l’enjeu des écrans est un enjeu de santé publique, un enjeu de santé mentale dont nul ne peut nier les effets », et elle rappellait « qu’un jeune sur cinq présente aujourd’hui des signes de souffrance psychique ».

 

Suite aux déclarations de la précédente ministre de l'Éducation nationale, demandons la modification des règlements intérieurs pour interdire TOUTE détention d'objets connectés, dans les établissements scolaires et lors des événements et sorties scolaires. Pour ce faire, contactons les directions d'établissements, les délégués, etc.

Pour une application du règlement intérieur en sorties, voyages et événements scolaires

À tout le moins, l'usage des téléphones portables et objets personnels connectés est interdit au collège, en application de la loi de 2018 et cela doit être précisé dans les règlements intérieurs des écoles primaires et collèges. 
Le règlement intérieur d'un établissement scolaire s'applique logiquement lors des sorties, voyages et événements scolaires. Il s'agit d'un contrat de confiance entre l’établissement et les parents. Pourtant, nombre d'établissements rompent ce contrat de confiance et ne respectent pas leur propre règlement intérieur en permettant aux élèves d’utiliser leurs téléphones lors de sorties et autres événements. 

Rappelons pourtant que les téléphones des uns exposent les enfants des autres. Et les contenus des téléphones et objets connectés ne sont pas modérés par la communauté éducatives de l'établissement scolaire.

 

Demandons la modification des règlements intérieurs pour rendre cela encore plus clair: tout temps scolaire, dans ou en dehors des établissements scolaires doit se faire sans la présence physique des téléphones portables ou autres objets connectés ou connectables. 

 


Nous vous proposons ci-après le témoignage de Julien, professeur qui a organisé un voyage scolaire sans téléphone, et dont l'expérience a été très positive. 

C'est si simple! Demandons que les établissements offrent ce temps de qualité à nos enfants.

 

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